05/01/2025
« La réponse du Régime Écossais Rectifié à la question du mal »
La réponse du Régime Écossais Rectifié à la question du mal
Extrait de la table ronde du VIIe colloque du Cercle Renaissance Traditionnelle, consacrée à :
« Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824) : quel héritage deux siècles plus tard ? »
(Paris, 5 octobre 2024)
Vidéo éditée sur la chaîne de « La Leçon de Lyon »
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A l’occasion de la table ronde ayant clôturé cette rencontre, les intervenants échangent ici autour de la question de la présence massive du mal dans le monde, à partir de l’ontologie propre au Régime Écossais Rectifié.
« […] L’origine du mal n’est venue d’aucune autre cause que de la mauvaise pensée suivie de la volonté mauvaise de l’esprit contre les lois divines, et non pas que l’esprit même émané du Créateur soit directement le mal, parce que la possibilité du mal n’a jamais existé dans le Créateur. Il ne naît uniquement que de la seule disposition et volonté de sa créature. Ceux qui parlent différemment ne parlent pas avec connaissance des choses possibles et impossibles à la Divinité. »
(Martinès de Pasqually, Traité, § 17.)
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23/12/2024
« Le christianisme transcendant »
Le christianisme transcendant
Conférence publique de Jean-Marc Vivenza, donnée à l'initiative de l'association "Les Amis de la Vérité"
Villers-les-Nancy, le 9 novembre 2024
Vidéo éditée sur la chaîne de « La Leçon de Lyon »
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« A l’intérieur de l’Église, subsiste la mémoire d’une « discipline de l’arcane », enseignant une doctrine préservée du monde, une pieuse proposition sur le principe d’un « pur amour » reposant sur l’entière remise et l’abandon à la Grâce de Dieu. C’est par le seul effet de cette Grâce, imméritée et efficace, que les âmes nées en Christ « avant même le commencement des temps » (Épître aux Éphésiens, I., 4), entièrement vouées à la prière, s’ouvrent à la manifestation sensible de l’omniprésence divine. »
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15/12/2024
« Le but du christianisme est identique à celui de l’initiation maçonnique, à savoir retrouver la ressemblance divine »
« […] Les initiés du XVIIIe siècle étaient convaincus que le christianisme, dans les tout premiers temps de son émergence sur la scène de l’Histoire, était une « voie » spirituelle comparable à ce qu’est aujourd’hui l’initiation en mode maçonnique, à savoir un itinéraire transformateur, un cheminement purificateur, un engagement secret procédant par étapes et révélations progressives, en une sorte de parcours comparable au catéchuménat, offert à chaque « âme de désir », afin qu’elle puisse retrouver sa véritable origine et sa nature essentielle, ce en quoi consiste son vrai bonheur en ce monde et dans l’autre.
Le but du christianisme, tel qu’on peut en lire les déclarations dans l’Évangile qui font de l’entrée et de la donation du « Royaume » l’objet même de la Foi (Daniel VII, 18 ; Lux XII, 32), est absolument identique à celui de l’initiation maçonnique, à savoir retrouver la ressemblance divine, ce qui nous permet de comprendre pourquoi le Régime Rectifié n’hésite pas à déclarer à chaque âme de désir qui rejoint l’Ordre :
« Si les leçons que l'Ordre t'adresse, pour te faciliter le chemin de la vérité et du bonheur, se gravent profondément dans ton âme docile et ouverte aux impressions de la vertu ; si les maximes salutaires, qui marqueront pour ainsi dire chaque pas que tu feras dans la carrière maçonnique, deviennent tes propres principes et la règle invariable de tes actions ; ô mon Frère, quelle sera notre joie ! tu accompliras ta sublime destinée, tu recouvreras cette ressemblance divine, qui fut le partage de l'homme dans son état d'innocence, qui est le but du Christianisme, et dont l'initiation maçonnique fait son objet principal. Tu redeviendras la créature chérie du Ciel : ses bénédictions fécondes s'arrêteront sur toi ; et méritant le titre glorieux de sage, toujours libre, heureux et constant, tu marcheras sur cette terre l'égal des rois, le bienfaiteur des hommes, et le modèle de tes Frères. » (Règle maçonnique, Art. IX, § II) »
Jean-Marc Vivenza, Le christianisme transcendant du Régime Écossais Rectifié, son origine et ses mystères dévoilés, Dervy, 2024, pp. 172-173.
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« Le but du Régime Rectifié est d’édifier à l’intérieur des âmes, dans le "tabernacle du cœur", le "culte en Esprit et en Vérité" »
« […] Le gouvernement de la Divine Providence, la compréhension métaphysique de la Chute originelle et l’analyse de ses conséquences aboutissant à la nécessaire mise en œuvre du travail de restauration, en quatre temps que sont « l’expiation », la « purification », la « réconciliation » et la « sanctification », la perspective eschatologique devant nous conduire au pied de la « Sainte Montagne » d’où se manifestera, à la fin des temps, la Jérusalem céleste, tous ces points […] constituent les fondements de la doctrine et […] firent l’objet des travaux auxquels se consacrèrent les assemblées initiatiques dirigées à Lyon par Jean-Baptiste Willermoz, et dans lesquelles Joseph de Maistre disait n’avoir trouvé, selon ses propres paroles : « que bonté, douceur et piété même à leur manière » (Les Soirées de Saint-Pétersbourg, onzième entretien) […]
Le travail de l’Ordre, n’est donc autre que « d’attendre », et d’œuvrer par un constant labeur, au rétablissement de la religion chrétienne primitive, en sa pureté initiale et authenticité véritable ; sachant qu’il ne s’agit d’établir aucune « Église » quelconque, aucune structure matérielle, mais d’édifier à l’intérieur des âmes, dans le « tabernacle du cœur », le « culte en Esprit et en Vérité », annoncé […] à la Samaritaine par le Divin Réparateur. »
Jean-Marc Vivenza, Le christianisme transcendant du Régime Écossais Rectifié, son origine et ses mystères dévoilés, Dervy, 2024, p.204.
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Les fondateurs de l’Ordre souhaitèrent revenir à une religion de la relation immédiate avec la « Transcendance »
« […] La perspective de l’Ordre est foncièrement et intégralement chrétienne, même s’il s’agit […] d’un christianisme original.
[…] Si la conception d’un christianisme très sincère, priant et quasi « mystique » en certains aspects, quoique de conception singulièrement réservée sur la question des dogmes, laissée en quelque sorte à l’inspiration de « l’Esprit », pourrait apparaître assez étonnante, au fond à y regarder de plus près et avec une vigilance accrue, il n’en est rien, car c’est au contraire l’héritage le plus précieux que nous recevons de l’Histoire, à l’égard d’une religion que les principaux membres de l’Ordre, lors de sa fondation au XVIIIe siècle, souhaitèrent purifiée, dépouillée de tous les artifices théoriques, conceptuels et autoritaires qui étaient parvenus, peu à peu, à en ternir l’image, afin de lui substituer, en premier lieu dans le cadre protégé et « éclairé » des enceintes initiatiques, une religion de la relation immédiate et directe avec la "Divinité". »
Jean-Marc Vivenza, Le christianisme transcendant du Régime Écossais Rectifié, son origine et ses mystères dévoilés, Dervy, 2024, pp. 197-198.
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« Les chrétiens sont passés d’un ancien ordre des choses à la loi de Grâce et d’amour instaurée par le Verbe incarné »
A partir du Christ, la relation à Dieu s’est transformée, elle a été modifiée au point que ce que sont à présent, en tant qu’hommes sur le plan spirituel, les chrétiens, ils ne le sont que par la Grâce conférée par Jésus : « Par la Grâce de Dieu, je suis ce que je suis » (1 Corinthiens XV, 10)
[…] Si la voie d’union et de pardon avec le Principe unique fut acquise par le Christ, il n’est plus possible de se situer sous une autre position à l’égard de Dieu […] puisque c’est la Grâce, et la Grâce seulement, qui rend les hommes « saints et irréprochables devant lui en amour » (Éphésiens I, 4), donnant enfin, après tant de siècles d’errances et de cruelles morsures d’un insupportable exil, d’être réconciliés, par Jésus-Christ, avec la Divinité, et de retrouver, pour le substantiel bonheur des âmes, la bienfaisante intimité avec l’Éternel. »
Jean-Marc Vivenza, Le christianisme transcendant du Régime Écossais Rectifié, son origine et ses mystères dévoilés, Dervy, 2024, pp.255-256.
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« Le Régime Rectifié permet que puisse s’effectuer une rencontre intérieure avec le Christ »
« […] Il n’est point possible d’admettre des non-chrétiens au sein du Régime Rectifié, car ceux qui ne professent pas la sainte religion de l’Évangile […] demeurent étrangers à la Nouvelle Loi de grâce qui fut annoncée par le Christ.
[…] On peut de la sorte dire, sur ce point, que le Régime Écossais Rectifié se singularise par une attitude de grande exigence le distinguant très nettement des autres Rites maçonniques universalistes, faisant montre d’un exclusivisme rigoureux qui peut surprendre, ou choque parfois. La raison en est cependant qu’outre les aspects de cohérence doctrinale qui ne sont pas à négliger, que pour pouvoir participer pleinement de la signification du cheminement proposé, à savoir la mise en lumière du caractère fondamental de la « Révélation évangélique » », et de son aspect novateur au regard des traditions antérieures, cela oblige à ce que puisse s’effectuer une rencontre « intérieure » sincère, de plus ou moins grande profondeur et intensité certes, mais significative et effective, avec l’enseignement dispensé par le Divin Réparateur, rencontre que l’on voit mal se réaliser sans une adhésion véritable au message de l’Évangile et un attachement à la Personne même de Jésus-Christ, passant par la Foi et la pleine reconnaissance de son essence divine, et la certitude du caractère authentique, et surtout unique, de son Incarnation en ce monde. »
Jean-Marc Vivenza, Le christianisme transcendant du Régime Écossais Rectifié, son origine et ses mystères dévoilés, Dervy, 2024, p.254-255.
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« Le Régime Rectifié préserve les enseignements cachés depuis plusieurs siècles, pour qu’ils puissent aider les âmes de désir à retrouver leur essence primitive »
« […] par le type de christianisme qui le caractérise, [il] ne participe pas d’une adhésion à l’égard des vérités de « foi » à admettre en raison de l’autorité ecclésiale, ou de croyances auxquelles il serait nécessaire de se soumettre en raison d’une contrainte dogmatique, il relève pour ce qui concerne la vie chrétienne de l’initié, d’une conception entièrement différente qui porte sur des domaines qui sont effectivement ceux de la « connaissance », ou, pour le dire autrement, dont l’objet propre est la lumière de la « gnose », qui est sapientia, science théosophique de la divine et éternelle sagesse. »
Jean-Marc Vivenza, Le christianisme transcendant du Régime Écossais Rectifié, son origine et ses mystères dévoilés, Dervy, 2024, p.142.
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« L’Ordre […] laisse à la grâce divine le soin d’opérer en eux les changements intérieurs ou extérieurs qu’elle juge nécessaire au dessin de Sa Providence. »
« L’Ordre […] exige de tous ses membres une tolérance universelle dont il fait un principe et un devoir absolu à tous : et en cela il imite l’exemple de celui qui a dit : je ne suis pas venu dans ce monde pour les hommes qui se portent bien, mais j’y suis venu pour soulager et guérir ceux qui sont malades [Marc II, 17.] – et comme Jésus-Christ au milieu de cette foule de malades ne rejeta hors de lui ni les ignorants, ni les savants, ni les pharisiens, ni les publicains, et les accueillit touts avec la même bonté, faut-il s’étonner que l’Ordre à son exemple accueille dans son sein avec la même charité tous les chrétiens bien disposés, quoique divisés et formant des sectes différentes sur des points de doctrine plus ou moins importants.
Après les avoir amenés par l’instruction à la croyance religieuse fondamentale et nécessaire, il laisse à la grâce divine le soin d’opérer en eux les changements intérieurs ou extérieurs qu’elle juge nécessaire au dessin de Sa Providence. »
Jean-Marc Vivenza, "Le christianisme transcendant du Régime Écossais Rectifié", son origine et ses mystères dévoilés », Dervy, 2024, pp. 213-214.
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« L’Ordre imite l’exemple de celui qui a dit : je ne suis pas venu pour soulager et guérir les hommes qui se portent bien, mais j’y suis venu pour soulager et guérir ceux qui sont malades … »
« […] l’initiation est spécialement réservée aux frères malades, c’est-à-dire à ceux qui sentent vivement les souffrances et la cause de leur maladie et désirent sincèrement en guérir. Elle est inutile aux autres et ne ferait le plus souvent qu’un nouvel aliment à l’orgueil, à la vanité et à la curiosité humaine. »
J-B. Willermoz, BNF, FM2 173.
Cité dans : Jean-Marc Vivenza, Le christianisme transcendant du Régime Écossais Rectifié, son origine et ses mystères dévoilés, Dervy, 2024, p. 214.
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« La doctrine de l’Ordre doit être conservée en la préservant de tout mélange avec les thèses d’autres systèmes considérés comme "apocryphes" »
« La distance nécessaire vis-à-vis des branches ignorantes des « lumières » de la doctrine de l’Ordre, qui incite Willermoz à souligner que le Régime Rectifié « ne tolère ni mélange ni partage », répond à une raison dont il importe d’être particulièrement conscient, à savoir que l’initiation primitive se corrompit de façon quasi générale, sauf chez quelques instruits de la « Vérité », capables de célébrer le culte authentique consistant à offrir, « en toute sainteté », un pur encens à l’Éternel, sages par ailleurs détenteurs des connaissances sacrées relatives à l’origine et la destination des âmes formant les générations successives temporelles depuis Adam. »
Jean-Marc Vivenza, Le christianisme transcendant du Régime Écossais Rectifié, son origine et ses mystères dévoilés, Dervy, 2024, p. 146
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« Les portes du sanctuaire vous sont ouvertes … »
« Les portes du sanctuaire vous sont ouvertes. Mais, mon Bien-Aimé Frère, tous […] ne sont pas pénétrés des rayons qui en émanent ; il en est qui, victimes de l'habitude et des préjugés, ferment les yeux avec dédain et retournent sur leurs pas ; d'autres en entrevoient l'éclat et la beauté, sans avoir le courage de les fixer constamment ; d'autres enfin, jugeant mieux de leur origine et de la noblesse de leur être, ne négligent rien pour se rendre dignes de les contempler. Soyez du nombre de ces derniers, mon Bien-Aimé Frère. Par une scrupuleuse attention sur vous-même, écartez les préventions, consultez vos forces et surtout, ne négligez pas votre intelligence, ce flambeau lumineux pour ceux dont l'amour de la Vérité est l'unique mobile. »
Ms. 5924, BM de Lyon, 1784
Jean-Marc Vivenza, Le christianisme transcendant du Régime Écossais Rectifié, son origine et ses mystères dévoilés, Dervy, 2024, p. 102
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« L’esprit pur et simple n’a ni forme ni figure visible aux yeux de la matière … »
« Le Messie, le Verbe divin, était la « Lumière » qui demeura donc inconnue au milieu des ténèbres qui ne l’ont point reçue », comme le rappelle la phrase latine : « Et tenebrae eam non comprehenderunt » qui entoure le delta rayonnant en loge, issue du Prologue de l’Évangile de Jean […]
Signalons d’ailleurs pour éviter certaines confusions que du point de vue symbolique la forme ternaire du delta rayonnant situé à l’orient de la loge n’est pas la Sainte Trinité, mais représente l’action de création du Verbe, ainsi que « les trois essences spiritueuses qui ont coopéré à la forme générale terrestre ».
[…] Une explication assez étendue de ce que représente symboliquement le triangle pour la pensée martinésienne ne trouve dans le Discours d’Instruction à un nouveau reçu […] de l’Ordre des Élus Coëns : […] "il leur représente le principe de toutes choses créées ou la trinité temporelle qu’ils ont confondue avec la Trinité spirituelle. L’esprit pur et simple n’a ni forme ni figure visible aux yeux de la matière. Celle du triangle ne peut donc lui appartenir, elle ne peut convenir qu’aux productions temporelles comprises dans la création universelle." … »
Jean-Marc Vivenza, Le christianisme transcendant du Régime Écossais Rectifié, son origine et ses mystères dévoilés, Dervy, 2024, pp. 166-167.
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« La doctrine du Régime Rectifié est l’unicum necessarium »
« Le « christianisme transcendant » dont le Régime Rectifié est le dépositaire, [est un] système volontairement structuré depuis le XVIIIe siècle en un conservatoire protecteur pour les thèses métaphysiques touchant à l’émanation des esprits, la première prévarication, la constitution du monde matériel imposée au Créateur par « nécessité », l’émanation d’Adam afin de réconcilier les esprits révoltés, sa coupable désobéissance, son emprisonnement en une forme animale charnelle ténébreuse et impure, sa résipiscence, la destination finale de l’ensemble de l’univers physique dans le néant et la réintégration universelle […]
C’est pourquoi il importe d’y insister une fois encore, et ce point est à conserver en mémoire de façon constante si l’on souhaite demeurer fidèle à l’intention des fondateurs de l’Ordre […] :
« La doctrine du Régime Rectifié est l’unicum necessarium. »
(Frédéric-Rodolphe Saltzmann, Lettre à J.- B. Willermoz, 4 septembre 1818)
Jean-Marc Vivenza, Le christianisme transcendant du Régime Écossais Rectifié, son origine et ses mystères dévoilés, Dervy, 2024, pp. 177-178
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« La voie initiatique a pour objet la participation aux mystères cachés de la vie de l’âme »
« Le « christianisme transcendant […] avec les thèses originales qu’il comporte, s’il est bien présenté à plusieurs endroits des Rituels et Instructions du Régime Rectifié comme relevant de l’initiation par excellence, n’a pourtant pas vocation à s’imposer ostensiblement […], et cela est si vrai que son dévoilement est même réservé, après un temps significatif passé sur les colonnes, à celui en qui le parcours initiatique a fait son œuvre […].
L’approche se doit donc d’être progressive, mesurée, pédagogique, et jamais au grand jamais brusque et autoritaire, et surtout et en aucun cas, servir à l’édification d’un « étendard », car l’objet du Régime Rectifié et son rôle spirituel spécifique ne sont pas de se lancer dans l’évangélisation missionnaire […], la voie initiatique ayant pour objet la participation aux mystères cachés de la vie de l’âme […], se laissant entrevoir peu à peu au sein du Régime Rectifié en un esprit de découverte adapté pour chaque Frère, qui se manifeste à l’image d’une rencontre intérieure et personnelle avec le "divin Réparateur". »
Jean-Marc Vivenza, Le christianisme transcendant du Régime Écossais Rectifié, son origine et ses mystères dévoilés, Dervy, 2024, pp. 179-180
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« Le Régime Écossais Rectifié est une entreprise « d’acclimatation » et d’adaptation avec les thèses martinésiennes, des esprits se faisant recevoir dans l’Ordre »
« Le Régime Rectifié va conférer comme mission à ses membres de travailler à se libérer peu à peu de la prison matérielle et de ses vapeurs illusoires, par un cheminement initiatique à l’élaboration remarquable, faisant passer de la nuit obscure propre aux premiers moments de l’introduction dans l’Ordre, à la rencontre intime avec la « précieuse lame d’or sur laquelle est gravé le Mot Sacré qui était perdu » (BM de Lyon, Ms. 5922-4), correspondant à l’étape préliminaire de « réconciliation ».
[…] Cette stratégie, en forme de progressive « révélation », passe par la lente imprégnation des thèses martinésiennes traduites dans les rituels, les instructions et la Règle maçonnique, dont les frères des grades symboliques ont pour devoir, pendant tout le temps de présence à chaque stade de la vie initiatique, d’étudier et d’approfondir attentivement le contenu, un contenu qui ne révèle jamais ouvertement et directement ses sources, tout en développant un discours qui, sur le fond, en est absolument indissociable. »
Jean-Marc Vivenza, Le christianisme transcendant du Régime Écossais Rectifié, son origine et ses mystères dévoilés, Dervy, 2024, p. 95
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10/12/2022
« Le doctrine du Régime Écossais Rectifié »
La doctrine du Régime Écossais Rectifié
Extrait d’une Conférence publique de Jean-Marc Vivenza, donnée à Marseille le 26 novembre 2022,
A l’initiative du Centre de Recherche Philosophique Triple Union et Bienfaisance (DNRF-GDDG), sous l’égide du CERWJB.
Vidéo éditée sur la chaîne de « La Leçon de Lyon »
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« La doctrine du Régime Écossais Rectifié est une Gnose, qui porte sur les mystères de la Création, et qui est la fois : une cosmogénèse – la compréhension de la raison pour laquelle l’environnement dans lequel nous nous situons a été créé – ; une angélologie – car il y est question des anges, de leur rôle et de leur attitude dans le plan divin – ; une anthropologie – car à l’intérieur de cette cosmogénèse et de cette angélologie, l’émergence de l’homme prend un sens, tout-à-fait fascinant, singulier, et qu’il importe de comprendre –, et une téléologie [doctrine des causes finales] – signifiant que sur le plan métaphysique, il y a dans cet univers, un but, un objectif, une perspective –. »
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24/04/2021
« Martinès de Pasqually et Jean-Baptiste Willermoz : une relation à l’origine du Régime Écossais Rectifié »
« Martinès de Pasqually et Jean-Baptiste Willermoz : une relation à l'origine du Régime Écossais Rectifié »
Extrait d’une Conférence publique de Jean-Marc Vivenza, donnée à Bordeaux le 25 mai 2019,
Organisée par le Directoire National Rectifié de France - Grand Directoire des Gaules (DNRF-GDDG)
et ayant porté sur le thème :
"Origine, sens & finalité du Régime Écossais Rectifié"
Vidéo éditée sur la chaîne de « La Leçon de Lyon »
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« Toute la doctrine de Martinès de Pasqually peut se résumer finalement, tant elle ne participe que d’une unique perspective, en un seul mot : Réintégration. »
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« Toute la doctrine de Martinès de Pasqually peut se résumer finalement, tant elle ne participe que d’une unique perspective, en un seul mot : Réintégration.
Réintégration des êtres répondant à une chute antérieure qui a plongé Adam et sa postérité au cœur des ténèbres du monde, les condamnant à un exil qui les coupe, les sépare de leur véritable origine. Le travail qui s’impose désormais à chaque homme, selon Martinès, après cet épisode de rupture fondatrice à partir duquel l’Histoire changea complètement, nous pourrions même dire du tout au tout, consiste donc pour l’âme perdue dans les fers de la prison matérielle, à refaire le chemin, à retrouver la direction de la remontée par un ensemble de pratiques, de techniques opératoires que l’on désigne sous le vocable de « théurgie » car faisant appel aux anges pour rétablir le lien brisé avec Dieu.
Ces pratiques relèvent de la dimension proprement sacerdotale et rituélique, pour ne pas dire « liturgique » des Élus Coëns, mais également, et peut-être même surtout (…) de l’enseignement spirituel perdu, ou plus exactement caché, et surtout voilé depuis plusieurs siècles en raison des condamnations ecclésiale : enseignement détenteur des connaissances mystérieuses portant sur l’émanation des esprits, la révolte des esprits rebelles, l’origine du monde et les raisons de sa création nécessaire en tant que lieu fixe pour y emprisonner les esprits démoniaques, la situation d’Adam avant la Chute émané en conformité de nature d’avec les êtres spirituels – c’est-à-dire constitué de façon purement immatérielle et non charnelle –, sa désobéissance coupable ayant entraîné sa condamnation à vivre dans l’étroitesse des bornes terrestres dans une enveloppe identique à celle des animaux, l’impureté et la dégradation de son état corporel actuel lui imposant un long et éprouvant travail de réconciliation, enfin la destination future de toutes choses qui verra l’anéantissement du composé matériel, la dissolution des éléments créés et le retour au sein de l’unité divine des êtres émanés. »
Jean-Marc Vivenza, « Martinès de Pasqually et Jean-Baptiste Willermoz », éditions Le Mercure Dauphinois, septembre 2020. 1184 pp.
Extrait de : première partie, II, « Martinès de Pasqually et la doctrine de la réintégration » (pp. 59-132) :
a) L’émanation des premiers esprits « avant le temps »
b) Le monde matériel constitué par des agents secondaires en tant que « prison » pour les esprits rebelles
c) Caractère « nécessaire » de la création matérielle, et notion de « nécessité » présidant à l’ontologie martinésienne de la création
d) Émanation glorieuse d’Adam placée sous le signe de la « nécessité », puis son incorporisation et emprisonnement dans une forme matérielle en conséquence de son crime
e) Dégénérescence et transmutation de l’Adam primitif
f) La prévarication originelle et le rôle du mal dans la création de l’Univers matériel
g) La réintégration et l’anéantissement de la matière
f) Perspective eschatologique des Élus Coëns et le culte primitif
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25/06/2020
« L’homme et Dieu » : échange européen autour de la spiritualité du Régime Écossais Rectifié
A l’initiative de la
« Grande Loge Souveraine du Portugal »
(Grande Loga Soberana de Portugal)
Entretien audio avec Jean-Marc Vivenza
Directoire National Rectifié de France – Grand Directoire des Gaules
3 juin 2020
Accès au podcast :
« La perspective visionnaire portée par la maçonnerie rectifiée, née dans un contexte de déchristianisation des consciences, proclame, aujourd’hui encore, la nécessité de préserver un fond historique, un héritage initiatique, et par-delà les difficultés des temps, la mémoire d’un lien ontologique, ouvrant les voies d’accès vers la pleine capacité de l’être … »
Avec la participation de :
Joa Pestana Dias
Grand Maître de la Grande Loga Soberana de Portugal
Diego Cerrato
Grand Maître du Gran Priorato Rectificado de Hispania
Nico Chindamon
Grand Maître du Gran Priorato Rettificato d’Italia
17:24 | Lien permanent | Commentaires (0)
11/05/2020
« Futurisme et Tradition »
« Le Régime Écossais Rectifié :
une maçonnerie "incorrecte" »
- Portrait –
« Si, comme le pensait Bernanos, l’humanité se départage en deux types d’hommes – ceux qui se résignent et ceux qui ne se résignent pas – Jean-Marc Vivenza, sans conteste, appartient à la seconde catégorie. »
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Le magazine L’incorrect (n°31, mai 2020) propose, en ouverture d’un numéro consacré à la thématique de « l’effondrement », un « portrait » de Jean-Marc Vivenza, intitulé « Futurisme et Tradition », et dans lequel François Gerfault, trace une ligne de continuité entre le parcours du philosophe et musicologue dans la sphère du « bruitisme-futuriste » évolien[1], et son aboutissement métaphysique au sein d’un Régime Écossais Rectifié, imprégné des références maistriennes de son environnement familial.
On pourrait s’étonner, d’une jonction possible entre la radicalité sonore de l’environnement industriel, la quête vitaliste de « l’homme différencié » de l’auteur de La Doctrine de l’éveil[2], et une institution initiatique qui, a priori, ne semble pas immédiatement portée vers cette exigence de rupture dialectique avec les limites de la réalité existentielle.
François Gerfault en a toutefois parfaitement saisi le lien :
« La franc-maçonnerie, écrit-il, souffre d’une réputation détestable bien méritée : celle d’être un simple moyen pour de ventrus arrivistes et falots bureaucrates de se pousser dans la société dont, par d’obscurs agissements, ils hâtent la décomposition. Dans ce milieu très fermé, le Rite Écossais Rectifié est à part. […] Ce rite, qui a vocation à créer un Ordre de chevalerie mystique pour défendre le « christianisme transcendant », constitue au sein de la franc-maçonnerie, par-delà les obédiences, une enclave spirituelle et contre-révolutionnaire ; une sorte de coin blanc pour battre les rouges et roses qui peuplent l’immense majorité des loges. »
« […] ignorant les véritables lois de l’Ordre ils en ont créé d’arbitraires, qui favorisaient leur ambition et leur cupidité ; ils ont porté dans ces nouvelles et nombreuses sociétés le goût pour l’indépendance et pour les plaisirs bruyants que l’Ordre a toujours condamnés. »
- Code Maçonnique des Loges Réunies et Rectifiées de France (1778)
François Gerfault signale alors, la réalité d’une Tradition parcourant « tout le christianisme européen », mentionnant les grandes figures qui, depuis l’antiquité origénienne, ont alimenté ce vaste courant, jusqu’à ceux qui, dans le chaos de la post-modernité triomphante, ont la responsabilité, au titre du dépôt initiatique dont ils ont hérité, d’en assurer l’intacte préservation, et la transmission :
« Depuis, écrit-il, ce traditionaliste d’avant-garde n’a de cesse de la transmettre à quelques âmes choisies pour qu’elles puissent surmonter une époque qui, chaque jour d’avantage, fait penser aux derniers temps. »
Commande :
A voir :
« Une mise en garde adressée à la franc-maçonnerie »
Extrait d’un entretien intitulé : « Jean-Marc Vivenza, chercheur d’absolu » (BAGLISTV)
Notes
[1] Voir, à ce sujet, l’entretien accordé par Jean-Marc Vivenza à la chaîne Méridien Zéro, mis en ligne le 10 mai 2020, et accessible à partir de ce lien :
[2] Julius Evola, La doctrine de l’Éveil, Milan, Archè, 1976.
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19/11/2019
« Le sens spirituel de la Résurrection & l’immortalité de l’âme »
« Le sens spirituel de la Résurrection
& l’immortalité de l’âme »
Extrait d’une Conférence publique de Jean-Marc Vivenza, donnée à Bordeaux le 25 mai 2019,
Organisée par le Directoire Écossais d'Aquitaine du Directoire National Rectifié de France - Grand Directoire des Gaules (DNRF-GDDG)
Vidéo éditée sur la chaîne de « La Leçon de Lyon »
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« Nous sommes appelés à la consommation de l’Union nuptiale, à une vie participative, à une communion permanente, fusionnelle et intérieure, avec l’amour dévorant de la transcendance. »
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28/11/2018
« LES FONDEMENTS DU CHRISTIANISME » & l’initiation chrétienne
Conférence publique de Jean-Marc Vivenza
Valence, 23 novembre 2018
Vidéo éditée sur la chaîne de « La Leçon de Lyon »
Avec l’aimable autorisation de l’association
« Les Amis de Franchise & Vérité »
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« Et cette première Église, à laquelle nous appartenons (…), cherche à ramener ses enfants à l’intérieur de ses larges bras, de ses ailes déployées, comparables à celles du Pélican. »
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Le christianisme ne se fonde pas uniquement sur la perspective sacrificielle du Messie réparateur, agissant sur les conséquences de la rupture adamique. Son noyau interne est d’une dimension ontologique contenue dans cette proclamation évangélique : « Mon Père et moi sommes Un » (Jean 10, 30), affirmant une identité de nature entre Adam, pur esprit immatériel, immortel et incorruptible, et doté de dons supranaturels, et Celui dont nous tenons « la vie, le mouvement et l’être » (Actes 17, 29)
« L’Oint » du Seigneur s’est incarné, et par ce mystère, chacun participe à son tour, de la nature divine.
« Dieu s’est fait homme, pour que l’homme devienne Dieu. » :
« Cette sentence de Saint Athanase d’Alexandrie, dévoile la véritable essence du christianisme, qui est la descente ineffable de Dieu, jusqu’aux limites de notre condition, jusqu’à la mort sur la Croix, descente ouvrant aux hommes, un chemin d’ascension vers la vision illimitée où se révèle l’union des êtres créés avec la divinité. » (J.-M. Vivenza)
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16/06/2018
« L’illuminisme, ou les mystères de l’initiation maçonnique »
Conférence publique de Jean-Marc Vivenza
Ajaccio, 28 avril 2018
Vidéo éditée sur la chaîne de « La Leçon de Lyon »
Avec l’aimable autorisation des organisateurs
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« […] l'origine et la formation de l'univers physique, sa destination, la cause occasionnelle de sa création, dans tel moment et non un autre ; de l'émanation et l'émancipation de l'homme dans une forme glorieuse et de sa destination sublime au centre des choses créées; de sa prévarication, de sa chute, du bienfait et de la nécessité absolue de l'incarnation du Verbe même pour la rédemption, etc. Toutes ces choses desquelles dérive un sentiment profond d'amour et de confiance, de crainte et de respect et de vive reconnaissance de la créature pour son Créateur, ont été parfaitement connues des Chefs de l'Église pendant les quatre ou six premiers siècles du christianisme. Mais, depuis lors, elles se sont successivement perdues et effacées à un tel point qu'aujourd'hui, chez vous comme chez nous, les ministres de la religion traitent de novateurs tous ceux qui en soutiennent la vérité.»
(Jean-Baptiste Willermoz, lettre à Frédéric-Rodolphe Saltzmann, 12 mai 1812)
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29/03/2018
« Franc-Maçonnerie traditionnelle : une voie initiatique » Conférence donnée par Jean-Marc Vivenza, aux « Amis de la Sincérité » (Aix-les-Bains, 24 mars 2018)
Conférence publique de Jean-Marc Vivenza
Aix-les-Bains, 24 mars 2018
Enregistrement sous forme de vidéo commentée § illustrée :
« (…) Les maçons s’associent à tous ceux qui se sont distingués dans l’antiquité par quelque ouvrage mémorable, tels que Hiram, Adoniram, Salomon, Noé, Adam, quelques-uns même ne craignant pas de s’élever jusqu’à dieu, et de le prendre pour le maître de leur art, dont il a donné des leçons en formant la voûte des Cieux. »
Père Jacques François Lefranc (1739-1792), Le voile levé pour les curieux, ou le secret de la Révolution révélé, à l’aide de la franc-maçonnerie, Paris, 1792.
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04/12/2017
Le Régime Écossais Rectifié est-il « martinésien » ?
« Le but de Willermoz était donc de préserver la doctrine dont Martines de Pasqually avait été, selon que ce dernier lui avait enseigné, l’un des relais seulement ; maintenir, quand sombrait l’ordre des Elus Cohen, la vraie Maçonnerie selon le modèle que Martinès de Pasqually lui avait révélé comme l’archétype et que garantit une conformité doctrinale avec la doctrine de la réintégration. » (R. Amadou, Martinisme, CIREM, 1997, p. 36)
Au cours d’une conférence donnée à Nice le 18 novembre 2017[1], et portant sur la distinction qu’il convient de faire entre les voies prétendument « initiatiques », de nature caïnistes et babéliennes, dites « apocryphes » - c’est-à-dire ignorantes de la « doctrine de la réintégration des êtres » - et la tradition portée par la Réforme willermozienne, Jean-Marc Vivenza, répondant à ce légitime questionnement, précise de nouveau ce qu’il semble nécessaire de rappeler inlassablement :
Jean-Marc Vivenza, Nice, 18 novembre 2017 (extrait audio)
L’élan réformateur ayant porté sur les fonds baptismaux le «Régime » né des Convents « des Gaules » (1778) et de Wilhelmsbad (1782), résulte d’une « rectification » de la Stricte Observance allemande, ne lui conservant que l’essentiel de sa forme structurelle, en lui conférant le fond théorique de la pensée martinésienne, expression – approfondie lors des « Leçons de Lyon » (1774-1776) – en mode maçonnique et dans le climat illuministe du XVIIIème siècle, des grandes thèses du « christianisme transcendant » signalé par Joseph de Maistre, au XIème entretien des Soirées de Saint-Pétersbourg [2].
« Leur dogme fondamental est que le christianisme, tel que nous le connaissons aujourd’hui, n’est qu’une véritable loge bleue faite pour le vulgaire ; mais qu’il dépend de l’homme de désir de s’élever de grade en grade jusqu’aux connaissances sublimes, telles que les possédaient les premiers Chrétiens qui étaient de véritables initiés. »
Joseph de Maistre (1763-1821)
Ces sujets ont fait l’objet, de la part de Jean-Marc Vivenza, d’études essentielles, portant sur les sources martinésiennes de la maçonnerie rectifiée[3], auxquelles il convient désormais de se référer de manière impérative, si l’on souhaite aborder sérieusement ses fondements doctrinaux les plus essentiels.
Dans sa récente Histoire du Régime Écossais Rectifié, des origines à nos jours (éditions La pierre philosophale, octobre 2017), ce dernier dresse à plusieurs reprises, l’inventaire méthodique de ce que Jean-Baptiste Willermoz désignait comme étant « la forme de cette Instruction [ayant] quelquefois varié selon les temps et les circonstances, mais [dont] le fond, qui est invariable, est toujours resté le même[4] », insistant même, sur la nécessité absolue d’une référence intangible à ces éléments :
« Que les choses soient claires, le Rectifié professe, de façon implicite dans les Instructions destinées à tous les grades, et de façon explicite dans les Instructions secrètes de sa classe dite « non-ostensible », des thèses absolument condamnées par l’Église et ses conciles, portant sur la nature immatérielle d’Adam avant la chute, la création du monde effectuée non par Dieu mais par des « esprits intermédiaires », l’emprisonnement dans un « corps de matière » des anges et de l’homme en conséquence de leur péché, la vocation à la « dissolution » des éléments de la création lors de la fin des temps, la résurrection incorporelle du Christ, la destination incorporelle des créatures dans l’éternité, etc.[5] » ; « Toute la doctrine de Martinès peut se résumer dans un mot : « Réintégration ». Réintégration des êtres répondant à leur chute antérieure les ayant plongés au cœur des ténèbres du monde et les condamnant à un exil qui les coupe, les sépare de leur véritable origine. Le travail qui s’impose à l’homme consiste donc, selon Martinès, à refaire le chemin, à retrouver la direction de sa remontée[6] (…). » ; « C’est cette doctrine et cet ambitieux programme de la « réintégration » que va découvrir Jean-Baptiste Willermoz, au moment même où son attente était aiguisée à son maximum à l’égard du cheminement initiatique qu’il explorait depuis plusieurs années déjà[7]. »
[1] Jean-Marc Vivenza, Nice, 18 novembre 2017 (extrait) « Tradition non-apocryphe et voie apocryphe, selon la doctrine du Régime Écossais Rectifié », « Association philosophique Comté de Nice », 18 novembre 2017.
[2] « Je ne dis pas que tout illuminé soit franc-maçon : je dis seulement que tous ceux que j’ai connus, en Œuvres surtout, l’étaient ; leur dogme fondamental est que le christianisme, tel que nous le connaissons aujourd’hui, n’est qu’une véritable loge bleue faite pour le vulgaire ; mais qu’il dépend de l’homme de désir de s’élever de grade en grade jusqu’aux connaissances sublimes, telles que les possédaient les premiers Chrétiens qui étaient de véritables initiés. C’est ce que certains Allemands ont appelé le christianisme transcendantal. Cette doctrine est un mélange de platonisme, d’origénianisme et de philosophie hermétique, sur une base chrétienne. Les connaissances surnaturelles sont le grand but de leurs travaux et de leurs espérances ; ils ne doutent point qu’il ne soit possible à l’homme de se mettre en communication avec le monde spirituel, d’avoir un commerce avec les esprits et de découvrir ainsi les plus rares mystères. Leur coutume invariable est de donner des noms extraordinaires aux choses les plus connues sous des noms consacrés : ainsi un homme pour eux est un mineur, et sa naissance, émancipation. Le péché originel s’appelle le crime primitif ; les actes de la puissance divine ou de ses agents dans l’univers s’appellent des bénédictions, et les peines infligées aux coupables, des pâtiments. Souvent je les ai tenu moi-même en pâtiment, lorsqu’il m’arrivait de leur soutenir que tout ce qu’ils disaient de vrai n’était que le catéchisme couvert de mots étrangers (…) J’ai eu l’occasion de me convaincre, il y a plus de trente ans dans une grande ville, qu’une certaine classe de ces illuminés avait des grades supérieurs inconnus aux initiés admis à leurs assemblées ordinaires ; qu’ils avaient même un culte et des prêtres qu’ils nommaient du nom hébreu cohen… » (J. de Maistre, Les Soirées de Saint-Pétersbourg : XIe Entretien, 1821).
[3] Jean-Marc Vivenza, Les élus coëns et le Régime Écossais Rectifié, Le Mercure Dauphinois, 2010 ; et La doctrine de la réintégration des êtres : Martinès de Pasqually, Louis-Claude de Saint-Martin et Jean-Baptiste Willermoz à la lumière de la pensée d’Origène, éditions La Pierre philosophale, 2012, et seconde édition revue et augmentée, 2013.
[4] Statuts et Règlement de l’Ordre des Grands Profès, Ms. 5475, BM Lyon.
[5] Jean-Marc Vivenza, Histoire du Régime Écossais rectifié des origines à nos jours, éditions La Pierre philosophale, 2017, p. 454.
[6] J.- M. Vivenza, Op. cit., pp. 71-72.
[7] Ibid, p. 80.