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07/12/2014

« Quel devenir pour le Régime Écossais Rectifié ? »

Conférence publique de Jean-Marc Vivenza

Nice, 4 décembre 2014

Vidéo éditée sur la chaîne de « La Leçon de Lyon »

Avec l’aimable autorisation du « Cercle Philosophique Comté de Nice »

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« Les différentes configurations proposées au Régime Écossais Rectifié (travaillé d’avantage comme un rite vassalisé par les modèles obédientiels andersoniens, qu’il avait pourtant pour objet de réformer), sont-elles en conformité avec les vœux de ses fondateurs du 18ème siècle ? »

 

Lien vidéo : 

 

 

L’interrogation posée par cette communication, nécessitait que soient rappelés, face à un auditoire nombreux et attentif à ces domaines, ses grands critères de validité, afin d’en déterminer, précisément, et en toute objectivité, les constats d’abandon, et les intentions du réveil engagé le 15 décembre 2012.

La Réforme a été portée sur ses fonts baptismaux, par les Leçons de Lyon (1774-1776), qui avaient conduit aux sommets analytiques et épistémologiques de leurs propositions, les perspectives métaphysiques offertes par la Doctrine de « la réintégration des êtres dans leur première propriété, vertu et puissance spirituelle divine. » En 1778, se constitue un dispositif  qui transfert ces éléments à l’enveloppe structurelle efficace de la Stricte Observance allemande. Il a pour ambition de réformer profondément une maçonnerie dont la variation des systèmes, signe l’ignorance de sa vocation primitive.

Dès lors, les critères constitutifs du Régime, en tant que système singulier et indépendant, se démarqueront du cadre obédientiel andersonien, les rares délégations consenties, et limitées, n’ayant pour objet que de lui permettre de vivre dans un environnement globalement hostile aux fondements de la rectification. Encore faut-il, ces critères, les avoir admis et comprendre, comme certains esprits éclairés, que si « l'Ordre est d'essence indéfinissable et absolue, l'Obédience est soumise à toutes les fluctuations inhérentes à la faiblesse congénitale de l'esprit humain.» (Marius Lepage, L'Ordre et les Obédiences, Histoire et Doctrine de la Franc-Maçonnerie, 1956, p.8.)

Qu’elle impasse, alors, quel piège imparable, que d’en négliger les avertissements – ce dont, objectivement, témoigne l’état de dégénérescence déplorable dans lequel ont chuté les structures qui se prévalent abusivement, aujourd’hui, de l’héritage willermozien –, jusqu’aux formes les plus incongrues, d’Obédiences ayant autorité sur des "Grands Prieurés" (sic) rectifiés…

 

La communication de J.- M. Vivenza a été suivie d’une série de questions exigeantes, exprimant des préoccupations fondamentales dont on relèvera qu’elles n’avaient pas fait l’objet, ces dernières décennies, et en-dehors peut-être de quelques cercles réservés, d’attentions particulières, ni de réponses efficaces. Leur amplitude nécessitera sans doute que nous y revenions ; retenons, toutefois, certaines d’entre-elles et quelques éléments de réponses, concernant :

- L’actualité du dépôt du réveil de 1935, dont les Principes de la Refondation de l’Ordre édictés en décembre 2012, expriment le « souci conservatoire » de sa « vérité essentielle » (point 10), en même temps qu’une « situation d’attente, dans l’espoir qu’un jour, les diverses composantes de la famille rectifiée reviennent à la conception originelle de "l’Ordre", et réalisent leur unité sur le principe unique et fondateur de "rectification" tel que défini et établi par la Réforme de Lyon. » (point 9) ;

- L’absence de cohésion dans la pratique des rituels rectifiés, tributaires de la diversité des climats obédientiels et de la domination des critères administratifs, donc profanes, ayant autorité sur « les critères initiatiques, mystiques, métaphysiques et doctrinaux du Rectifié » (sic) - ce qui, sans doute, signale la désorientation la plus saisissante de l’état actuel du Régime, au mépris des Codes fondateurs ;

- Sur le plan doctrinal, la question de la "double nature" : manifestée au cœur de l’enseignement du Régime et de son « réalisme extraordinaire » (sic) sur les réalités de l’être, et sur laquelle renseigne le Traité de Willermoz qui lui est consacrée, elle pose la question de notre nature essentielle, de notre origine divine reçue par émanation angélique, non-matérielle, dégradée par la faute, et recouverte d’une enveloppe de matière ténébreuse ;

- Le climat augustinien, enfin, dans le contexte d’un environnement lyonnais marqué par les Solitaires de Port-Royal, dans lequel évoluèrent Jean-Baptiste Willermoz et les fondateurs du Régime, et des réflexions sur la question de la nature dégradée de l’homme, et des triples facultés de l’âme, perçues comme reflet des trois essences actives de Dieu, selon les conceptions du De Trinitate de l'évêque d'Hippone.

On comprend alors, à la qualité de ces questionnements, l’actualité évidente de l’intention portée par ceux qui, en 1935, manifestèrent la volonté de revenir aux fondements du Régime et l’urgence d’une sauvegarde de son dépôt inaltéré.

Un examen honnête de l'état actuel du Rectifié est nécessaire :

« Dans certaines situations, on ne peut plus parler d’un Ordre et sans cela, le critère de qualification propre a disparu, a été vidé de son caractère opératif et initiatique, au profit d’une comédie superficielle. » 

« Le grain mis en terre y reçoit la vie ; mais si son germe est altéré, la terre même en accélère la putréfaction. » 

 

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